The Agony and the Ecstasy est un film produit et réalisé par Carol Reed en 1965, basé sur le roman éponyme d’Irving Stone sur la vie de Michel-Ange. Charlton Heston, héros dans Ben-Hur, est le comédien idéal pour jouer Michel-Ange, un artiste passionné qui surmontera tous les obstacles pour réaliser son œuvre, envers et contre tout. Le rôle du pape est joué par Rex Harrison, acteur britannique, qui sait jouer le souverain avec un cœur comme dans Pygmalion.

       Ce drame biographique souligne la période au cours de laquelle Michel-Ange donne vie à la fresque maîtresse de la chapelle Sixtine dans l’Italie de la Renaissance, et combine d’autres thèmes puissants liés à l’histoire, la culture, la religion et l’exceptionnel art européen. Ainsi, le spectateur fait connaissance avec les élites du monde politique, soit la famille Médicis, le pape Jules II, et d’autres grands artistes tels que l’architecte Bramante et le peintre Raphaël.

     Le processus créateur de l’artiste est ici exposé avec toutes ses hésitations et ses 

inspirations. Le titre souligne la difficulté de survivre à ce processus qui est finalement couronné par l’extase, le summum du bonheur, après avoir flirté avec l’angoisse extrême. À mon avis les étapes de l’acte créateur décrites par G. Wallas, sont admirablement décomposées: la préparation, l’incubation, l’illumination et la vérification sont mises en scène dans le film. On voit Michel-Ange préparer les matériaux, former une équipe, recueillir des idées du Pape, son commanditaire. Dans l’incubation, il décante toutes ces idées et finalement rejette ce qui ne convient pas. Cette période de remise en question va jusqu’à la fuite et l’abandon. Puis, en regardant les nuages, il est illuminé par l’image principale de la fresque, soit Dieu et Adam qui entre en contact, une métaphore de l’artiste qui touche le sujet de son inspiration. La vérification est l’amorce concrète de la réalisation de l’œuvre qui prend forme peu à peu. À ce stade, le génie de l’artiste ressort en émouvant le spectateur. Il se sacrifie, s’oublie et endure des conditions pénibles pour accomplir son acte créateur.  Le cinéaste utilise un leitmotiv pour amplifier l’attente du résultat final, soit les scènes répétées où le pape s’enquiert impatiemment du progrès de l’ouvrage. L’émerveillement de tous sera au rendez-vous. 

       L’art et l’artiste ont la place prépondérante dans ce cinéma qui réussit à immortaliser le travail du peintre par les images 24/sec. L’artiste est présenté comme un être humain doté de pouvoirs créateurs, tandis que l’art, élevé au plus haut niveau, fait la fierté de la ville et de la nation. L’amour de Michel-Ange pour créer y est révélé magistralement. Les dialogues profonds qui touchent la vie et l’art ont captivé mon intérêt et m’ont fait réfléchir. J’ai eu le plaisir de le revoir plusieurs fois.

 

Bibliographie

Reed, Carol, production et réalisation. The Agony and the Ecstasy. Film en DVD,

       Collection personnelle, 2004.

Wallas, Graham. The art of thought. Solis Press. 2014. Édition Kindle.